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Le doute - juillet 2011

Un combat ? Non, une lutte. Nous ne sommes que deux en présence : moi et cette foutue toile …  

Ø  Cette feuille de papier ne se veut pas comme support ;

Ø  Cette mine de plomb ne se trouve pas assez grasse et m’oblige à la remplacer.

Ø  Ce dessin prend forme mais piétine : simplifier mais jusqu’à quel point ?

5 dessins avortés. 2 toiles déchirées. La corbeille se remplit !

Enfin : les traits sont là. Le crayon a plié. Il s’est offert. La forme est là.

La couleur. Rien ne correspond. D’ailleurs, je ne sais pas quel sentiment je dois faire ressortir. Je ne connais que le mien. Il m’handicape, m’empêche de travailler. C’est le pire des sentiments : LE DOUTE.

La toile sera bleue, non jaune, non en fin de compte bleue….

Je déchire ou non ?

Je dois arrêter de réfléchir, retrouver mon instinct.

Allez, je continue. La toile doit me dire quelque chose. J’ai déjà changé de support. J’ai changé le papier. Les couleurs viennent. Elles sont là. Je la repose et je me repose. Je laisse sécher. Je reviens sur le ring.

Je continue à me battre, mais le dessin ne veut pas épouser la couleur. Cette maudite toile attend autre chose, mais quoi ? Le dessin, c’est le dessin qui n’est pas satisfait. Je l’abandonne et l’éclabousse d’encre. Quelquefois, cela marche. J’attends….Je la guette du regard en la trompant avec une autre toile. Celle-ci aussi me flanque le trac.

Je n’ose plus la regarder. Je sens qu’elle va se détruire. Si je découpais au cutter pour la maroufler sur une autre feuille ? Je n’en sais rien.

C’est encore un jour sans, un jour où l’artiste sort de l’atelier déçu et perdant. Pourtant il a une certitude, celle de revenir jusqu’au difficile point final. S’arrêter. Mais quand ?

Ce n’est pas un jour béni où le dessin épouse la toile spontanément. Ce n’est pas un jour triste où le blanc reste blanc et le vide reste vide.

C’est un jour sans signature.